Qu’est-ce que le franchising (« franchisage » en français) ?
Revenons au Moyen-Âge, période à laquelle le mot « franchise » (ou « francis » en vieux français) désignait des personnes qui vivaient dans des conditions libres de toute servitude, des personnes indépendantes en Europe. À l’époque, certains gouvernements locaux accordaient des licences aux personnages haut placés au sein de l’église ou dans d’autres domaines, afin de maintenir l’ordre et d’estimer les impôts. Les seigneurs autorisaient l’organisation des marchés et l’exercice d’activités commerciales. Ces premiers « franchisés » payaient une redevance aux seigneurs en échange entre autres choses, de leur protection.
Dans les années 1840, les premières franchises telles qu’on les connaît aujourd’hui voient le jour en Allemagne, quand des brasseurs de bière allemands attribuent des droits de franchisage à certains taverniers, leur permettant de vendre leur bière sous la marque Spaten. Puis ce fut au tour d’Isaac Singer et de ses fameuses machines à coudre, donnant le droit à des « licenciés » de vendre ses machines à coudre dans certains secteurs géographiques. Ces licenciés payaient une redevance pour vendre les machines et étaient dans l’obligation d’expliquer aux acheteurs comment s’en servir.
Ensuite vinrent les vendeurs de voitures, puis les stations service aux États-Unis et enfin les franchises de restauration, dont le fer de lance reste l’enseigne de restauration rapide McDonald’s. Malgré cette image forte, le franchisage n’est pas confiné à quelques domaines commerciaux. Cette forme de commerce organisé est utilisée dans de nombreux secteurs qui peuvent aller de la garde de chien et autres animaux domestiques (aussi appelé « dog-sitting ») au courtage en crédit, en passant par les services funéraires, le coaching ou la construction de maisons. À fin 2019, Il existait 2 049 réseaux de franchise en France.
Le franchising est un modèle commercial consistant pour une entité à accorder les droits d’exploitation d’un concept qu’elle a mis au point à des entreprises indépendantes sur certaines zones. En contrepartie, le franchisé s’acquitte de droits d’entrée et de redevances récurrentes. Le franchiseur s’engage de son côté à transmettre son savoir-faire à ses franchisés, à les accompagner tout au long du contrat qui les lie et à tout faire pour assurer leur réussite.
Trois critères fondamentaux définissent le franchising :
- Le savoir-faire doit être au coeur de la relation franchiseur-franchisé. Il est mis au point par le franchiseur et transmis au franchisé. Selon le code de déontologie européen de la franchise, le savoir-faire est « un ensemble d’informations pratiques non brevetées, résultant de l’expérience du franchiseur et testées par celui-ci. »
- La marque et l’enseigne, signes de ralliement de la clientèle, sont mis à disposition du franchisé qui doit à son tour suivre les prescriptions d’utilisation de ces signes.
- L’assistance commerciale et technique est assurée par le franchiseur pour la mise en place, l’ouverture, et tout au long de la durée du contrat.
Le franchiseur voit, grâce à ses franchisés, son modèle commercial dupliqué et développé à plus grande échelle que s’il devait tout faire lui-même. Le franchisé, quant à lui, est un chef d’entreprise à part entière qui suit les directives du franchiseur afin de s’assurer une certaine réussite. Il est entendu que le franchising n’évite en aucune façon la cessation d’activité ou le dépôt de bilan, même si le taux d’échec des entreprises en franchises est considéré comme beaucoup moins élevé qu’une création d’entreprise classique. Il ne faut pas perdre de vue qu’ouvrir une franchise est une prise de risques, puisque le chef d’entreprise investit dans son affaire, doit savoir la gérer et la faire prospérer. La tête de réseau est là pour l’assister mais c’est à terme au franchisé de tout mettre en oeuvre pour que son entreprise fonctionne correctement et se développe.