Au préalable
Pour que le financement d’une franchise soit sûr, le franchisé aura besoin de préparer plusieurs éléments très importants.
- un business plan solide, sans quoi aucune banque ne prêtera de l’argent.
- un historique de crédit sans faille.
- un apport personnel minimum : la plupart des établissements prêteurs demandent que le franchisé apporte 30 % des fonds de démarrage. Des solutions alternatives existent pour compenser le manque de fonds propres, en particulier le recours au financement participatif et au crowdlending.
Bien sûr, la meilleure source d’information pour le financement reste le franchiseur, qui lui-même a pour la grande majorité passé des accords avec des établissements bancaires partenaires afin que soit facilitée l'étude des dossiers des candidats entrants dans le réseau.
Les différentes sources de financements
Voici des banques qui proposent un prêt aux entrepreneurs souhaitant ouvrir une franchise (liste non exhaustive) :
- Le groupe Banque Populaire possède une rubrique dédiée à la franchise sur son site internet et déclare que près d'un franchisé sur quatre a choisi cet établissement comme partenaire bancaire.
- BNP Paribas est doté d'un Pôle Franchise en contact permanent avec les franchiseurs.
- La Caisse d’Epargne a créé une offre bancaire "Franchise & Vous".
- La banque HSBC annonce plus de 30 ans d'expérience aux côtés des grandes enseignes en franchise, en France comme à l'étranger.
- La Banque Postale et Fiducial Banque se positionnent aussi sur l'accompagnement financier de création ou reprise de franchise.
Le candidat à la franchise qui ne sait pas à quelle porte frapper doit consulter un comptable, de préférence qualifié dans le financement des petites entreprises. Un bon comptable sera capable de calculer exactement les fonds nécessaires et de recommander des banquiers potentiels. Cependant, le prêt bancaire n'est plus la seule ressource pour les entrepreneurs. À l'heure où les créateurs et chefs d'entreprise se plaignent de la frilosité des établissements bancaires à les soutenir, le financement des PME est aujourd'hui un enjeu majeur de la croissance en France. À tous les stades de leur développement, les entreprises peuvent solliciter différentes sources pour alimenter leur capital, investir et se développer. Mais attention, la quête de financement est chronophage donc toute aide sur le sujet est bienvenue !
Les prêteurs indépendants doivent aussi être contactés. Sans oublier les courtiers spécialisés en crédits qui offrent plusieurs avantages : être l'interlocuteur unique du candidat à la franchise et ainsi lui faire gagner du temps, savoir préparer les dossiers selon les critères des banquiers ce qui augmente les chances d'obtention des crédits. Attention cependant à ce que le courtier ne soit pas commissionné par une banque afin de garantir la meilleure négociation possible.
Pour réunir le premier apport du capital de son entreprise, généralement le créateur se tourne vers son entourage, ce qui est désigné sous le terme " love money ". Ensuite, le complément peut être apporté par des business angels. En France, on en dénombrait en 2020 environ 7 000, dont de plus en plus d'indépendants, qui ont au total investi 49 millions d'euros dans des centaines d'entreprises. Dès lors que votre entreprise répond aux critères "innovants et technologiques", vous pouvez trouver des fonds via des prises de participation minoritaire, qui se sont développées notamment grâce à la déduction de l'ISF des montants investis en capital dans les PME européennes non cotées. Ensuite vient le capital-investissement, qui a soutenu plus de 2 000 nouveaux projets en 2020, un soutien de poids : près de 18 millliards d'euros ont été investis par des acteurs français.
Depuis plusieurs années aux Etats-Unis, c'est le financement participatif qui contribue au lancement des start-up. En France, la collecte par l'intermédiaire des plateformes dédiées a dépassé le milliard en 2020 ! On compte désormais 166 intermédiaires en financement participatif plus 62 conseillers en investissements participatifs, ayant rassemblé 1020 millions d'euros pour 115 616 projets et entreprises financés.
Le financement participatif est arrivé en France il y a une dizaine d’années, sous la forme de don contre don. En 2014, avec les lois de libéralisation bancaire, ce modèle est adopté dans le milieu du business et ouvre de nouvelles perspectives de prêts. Le schéma vertueux ouvre aux particuliers la possibilité de financer, via Internet, un projet d'entreprise qu'ils estiment porteur et rentable, grâce à un prêt rémunéré. Plusieurs acteurs de crowdfunding et crowdlending sont au service des porteurs de projet en franchise tels Aureabee, Lendix, Lendopolis, Unilend ou MonteTaFranchise.
Le crowdlending est un placement de relativement courte durée (3 mois à 5 ans), dont la rentabilité brute est meilleure que celle d'un livret A mais qui subit des prélèvements sociaux et une taxation d'impôt sur le revenu. Selon les plateformes et les projets financés, les taux d'intérêt vont de 3 à plus de 10 %. La durée moyenne d'investissement est de quatre ans et le taux d'intérêt moyen du prêt s’élève à 5,6 %. Nathalie Dubiez, experte franchise et commerce associé auprès de Lendopolis, fondatrice d'Aureabee, une agence qui accompagne également les candidats à trouver des financements en capital, estime que " les tickets d'intervention s'échelonnent entre 15 000 et 500 000€ ".
Les franchiseurs encouragent les candidats dont l’apport financier serait insuffisant pour boucler leur dossier à recourir au financement participatif. Comme le précise Eric Schneider, DG de LDLC.com, « il n’y a pas de corrélation entre le niveau d’apport et la qualité d’un candidat ».
Même constat pour Jean Lourdin de SOS Bricolage qui communique sur une nouvelle voie pour intégrer son réseau, en cas d’apport personnel insuffisant : l’enseigne a organisé un autofinancement avec un leader du financement participatif. Le candidat utilise son propre réseau pour contribuer à son installation et au lancement de son activité, chaque contributeur recevant en retour de son apport une carte prépayée qu’il utilisera ensuite auprès de l’intervenant SOS Bricolage.
Les recommandations des franchiseurs, dont l’un des rôles est justement d’aider les candidats à trouver une solution de financement, soit pour la création de leur entreprise soit pour l’ouverture d’un deuxième magasin en multi-franchise, sont de démarrer les démarches de financement participatif le plus tôt possible, afin d’être crédible au moment des négociations bancaires.
Aureabee, Lendopolis, Unilend, Lendix, MonteTaFranchsie et leurs homologues se positionnent sur différents types de projets.
Quand l'apport personnel est insuffisant
MonteTaFranchise fonctionne sur la base du fonds social dit « Hollande », dont le principe est de dynamiser le tissu social par des créations d’entreprises dans des quartiers urbains à revitaliser. Le soutien financier obtenu par cette plateforme donne les moyens de se lancer avec un apport personnel de 10% du budget d’investissement total au lieu des 30% généralement exigés pour obtenir le prêt bancaire. Le prêt concédé par MonteTaFranchise est un prêt obligataire (OBSA, complémentaire et subordonné au prêt bancaire. Son remboursement (capital et intérêts) n’a lieu qu’une fois l’intégralité de l’emprunt bancaire soldé cinq à sept ans plus tard. Il ne demande aucune garantie ou frais additionnel. Le remboursement des prêts ne se superposant pas, les chances de pérennisation de l’entreprise créée sont augmentées. Les investisseurs publics de la plateforme sont Bpifrance, le Fonds Européen d’Investissement et la région Ile-de-France. Elle a par ailleurs établi des partenariats avec plus de 60 enseignes en franchise, dans la restauration, l’automobile, les services, etc…
Quels sont les critères de sélection pour en bénéficier ? Une fois l’étude de marché réalisée montrant que le projet est pertinent, le bilan prévisionnel établi et votre dossier validé par le franchiseur, vous pouvez vous tourner vers une plateforme de financement participatif. Attention, si vous êtes interdit bancaire ou si vous êtes soumis à une interdiction de gérer, votre dossier ne sera pas accepté. Il faut savoir que vos relevés de compte personnels seront étudiés pour analyser votre comportement financier.
Le micro-crédit est encore une autre ressource pour les personnes fragilisées exclues du système bancaire classique. Si les montants sont bas (prêts entre 300 et 5000€), cela peut remettre le pied à l'étrier, pour financer une formation professionnelle, passer son permis de conduire, acheter ou réparer son véhicule , etc... L'ADIE et les travailleurs sociaux des communes accompagnent les demandeurs pour monter leur dossier.
En savoir plus ?
Les salons de la franchise et autres rencontres dédiées au commerce organisé sont de bonnes sources d'informations sur ces modalités actuelles ainsi que l'occasion de rencontrer et d'échanger avec les acteurs de ces plateformes.
Pour préparer votre projet, vous trouverez des informations utiles dans :
- La boîte à outils de France Active
- Le Guide du routard du financement d'entreprise
* sources : France Invest / BpiFrance /