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Interview d'Alain Bosetti, président du Salon des Services à la Personne et de l'Emploi à Domicile

photo Alain Bosetti cofondateur Salon SME

Franchise Directe : Alain Bosetti bonjour, rappelez-nous en quoi consiste votre rôle à la tête du salon des Services à la Personne ?

Alain Bosetti : Je m’emploie, avec mes associés, à remplir trois missions essentielles : imaginer l’évolution du salon dans la durée par rapport aux attentes des visiteurs des exposants ET coordonner les équipes pour gérer trois publics que sont les visiteurs, les exposants et les partenaires. Enfin, pour un évènement présentiel, le ciment, c’est la logistique qui se doit d’être sans faille.

Le secteur des services à la personne suit par définition l’évolution démographique et les tendances sociétales : quels en sont les grands enjeux en 2022 ?

Alain Bosetti : Le premier enjeu est de faire face au vieillissement de la population. Nous sommes en plein débat sur la réforme des retraites selon le postulat que le nombre d’actifs baissant, ils ne seront pas suffisants au moment voulu pour payer les retraites de la génération précédente mais il ne faut oublier qu’il faudra aussi des personnes disponibles et prêtes à s’occuper des personnes âgées. Pour un senior de plus de 65 ans, il y avait 5 adultes âgés de 19 à 64 ans en 1960 et 4 en 1980. Pour ce même senior, il y en a 3 aujourd’hui et il y en aura 2 en 2040. Le ratio de dépendance démographique est donc un enjeu tout aussi important que la problématique des actifs en mesure de payer les retraites de la génération précédente.
Nous suivons également l’évolution du nombre de centenaires : en France, en 1900 ils étaient 100, 20 000 en 2022 et on les estime à 250 000 en 2060. Cette longévité pose le problème de comment s’occuper de nous demain, sachant que 90 % des personnes âgées souhaitent rester chez elles.

Le deuxième enjeu est lié au taux de natalité qui reste soutenu en France par rapport au reste de l’Europe. Cela implique des besoins en garde d’enfants. C’est pourquoi nous avons intitulé notre 16è édition « Pour mieux grandir, vivre et vieillir chez soi ».

Le modèle économique de la franchise est particulièrement bien adapté aux Services à la Personne car il peut se décliner sous diverses formes, selon le niveau d’investissement et l’ambition du porteur de projet : entreprise gérée à domicile, agence avec pignon sur rue, plateforme numérique, petit réseau familial, grande enseigne à renommée nationale.

La problématique principale de l’entrepreneuriat dans les SAP est le recrutement et la fidélisation du personnel : comment séduire les auxiliaires de vie et aides ménagères notamment ?

Alain Bosetti : Il existe selon moi trois facteurs essentiels.

  1. Les salaires : concernant les aides à l’autonomie, ce sont les départements qui fixent le taux horaire. Il y a donc un travail de fond effectué par les structures pour faire évoluer ces plafonds et donc les salaires.
  2. Les conditions de travail et les avantages : qu’il s’agisse de convention collective, de formation ou d’outils mis à disposition, ces leviers sont importants. On pourrait rappeler à ce sujet le travail parlementaire de la mission d’information de 2020 sur « les métiers du lien ».
  3. La reconnaissance : elle n’est pas monétisable mais néanmoins compte. Il est question en 2023 de créer la Journée Nationale des Aides à Domicile, possiblement et symboliquement le 17 mars, 1e 1e jour du confinement en 2020 qui a révélé - s'il était besoin - l'importance de ces femmes et de ces hommes qui exercent ces métiers du lien. De la même manière, faire en sorte que des salariés obtiennent des CDI, à plein temps est un signe en direction des salariés. Il faut réaliser que dans les dix ans à venir, et quelques 800 000 postes seront à pourvoir avec 600 000 départs en retraite attendus et 200 000 créations de postes liés au vieillissement de la population !

Y a-t-il une branche des SAP où la concurrence serait moins rude, avec des perspectives de développement restant importantes, à conseiller aux candidats à la franchise ?

Alain Bosetti : Les services à la personne, ce sont 26 métiers « cesu ». 90 % des heures travaillées le sont par la garde d'enfant, les aides ménagères et les auxiliaires de vie. C'est dans ces métiers que les enseignes actuelles sont les plus présentes. L'intensité concurrentielle est en fonction de l'activité. Ceci dit, localement, il existe de vraies disparités territoriales. Ensuite, un des éléments clés pour réussir dans les SAP est de gagner la confiance de ses salariés et des clients. Les entrepreneurs.ses qui ont des capacités d'empathie et de management seront avantagé.es.

Le secteur des services aux seniors génère de nouveaux métiers comme le Care manager, de quoi s’agit-il ?

Alain Bosetti : Le nouveau métier de Care manager consiste à coordonner pour le compte des familles les interventions des divers services à domicile en ayant une vision globale de l'habitat, son équipement et du mieux-être de ses habitants : par exemple, le care manager va faire intervenir un ergothérapeute, recommander de faire livrer des repas, aider à remplir des documents administratifs, faire mettre en place un système de détection des chutes, etc. Plusieurs entreprises commencent à se développer pour proposer cet accompagnement.
Outre les plateformes de mises en relation de services aux familles de façon ponctuelle, de plus en plus d'offres intergénérationnelles voient le jour, prenant le relai des dames de compagnie d'antan : les étudiants prennent soin de personnes âgées en échange d'un logement ou d’une rémunération par exemple, chacun y trouvant son compte.
Le scandale des Ehpad a mis en lumière d'autres solutions comme l'accueil familial qui consiste à accueillir chez soi jusqu'à 5 personnes dépendantes.
Dans ces métiers de proximité, les technologies ont toute leur place aujourd'hui : par exemple, le QR code au domicile du client, flashé par l’intervenant, pour générer directement feuille de paye et facture. Ou l’application qui indique au salarié les habitudes alimentaires ou l'emplacement d'un objet du quotidien du senior accompagné. Ou encore, toutes les solutions de présence virtuelle ou de détection de chutes. en passant par les alertes à distance. Avec les difficultés de recrutement, sans le numérique on n'y arriverait pas. Cela permet de maintenir un lien autre que par la présence et réduit la pénibilité de certaines tâches notamment.

Avec la Domestic&Home Care European Forum, vous donnez une dimension internationale à l’évènement ; pour quelles raisons ?

Alain Bosetti : Même si nous avons des relations à nos aînés diverses selon les régions d'Europe, nous partageons le même défi de vieillissement de la population. Les niveaux d'expérience divergent selon les pays : l'équivalent du Cesu n'existe pour le moment qu'en Belgique, en Suède et bientôt en Allemagne. Avec l’EFSI, la Fédération Européenne des SAP, nous proposons ce forum européen auquel participent 14 nationalités différentes qui interviendront sur des partages d'expérience ; nous attendons aussi que cette synergie créé des partenariats et pourquoi pas des fusions-acquisitions européennes ? Le développement de réseaux européens des services à la personne est un vaste chantier à construire.

www.domestic-home-care-forum.eu

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