A J-15 du salon dédié aux indépendants, créateurs et dirigeants de TPE,
Alain Bosetti répond à Franchise Directe
Franchise Directe : Que retenez-vous de l'édition 2022 ?
Alain Bosetti : Notre objectif prioritaire l'an dernier était de remettre l'évènement sur les rails, après 1000 jours qui s'étaient écoulés sans salon SME. Cette édition post-Covid était hybride (présentiel-digital). Ce qui était très positif, c’était de voir revenir, à Paris, ce salon d'automne des entrepreneurs. A un moment où la volonté de se retrouver est très forte, nous avons constaté les limites du format hybride, en particulier pour les exposants. Le mélange de présentiel et de distanciel les a tiraillés - beaucoup d'entreprises n'ont pas les forces vives suffisantes pour être présentes sur les 2 fronts - la priorité avait donc été donnée aux visiteurs sur place. Nous avons aussi comparé les différences de comportement des visiteurs : en présentiel, la durée de visite moyenne est de 4h en une fois ; à distance, ce sont plusieurs tranches de 15 à 20mn, ciblant plutôt des conférences que l'échange.
En 2023, le salon sera donc à 100% en présentiel, tout est axé sur la rencontre, il n'y aura pas de streaming ni de captation vidéo des conférences. Nous sommes sur le bon chemin pour retrouver la fréquentation antérieure à la crise sanitaire ; nous ne sommes pas encore au niveau d'implication de 2019, cela prend du temps et passe par des offres différenciées.
Quelles sont les thématiques de conférences/tables-rondes qui remportent le plus de succès auprès des visiteurs et pourquoi selon vous ?
Il s'agit d'une matrice à deux dimensions : le thème de la conférence ET l'intervenant. La conjonction des deux créé l'évènement. Nous invitons des experts qui sont très présents sur les réseaux sociaux, qui ont construit une communauté, de parfois plusieurs dizaines de milliers de personnes avec qui ils interagissent tout au long de l'année ; leurs "followers" se déplacent sur des évènements comme le nôtre pour les rencontrer à l'occasion des tables rondes et conférences proposées. Je citerais en exemple Thomas Burbidge, coach et créateur de contenus dédiés aux freelances, autour duquel ainsi que d'autres experts freelances, nous organisons le Village Freelances à la Une. Je pense aussi à Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses, devenu un formidable conférencier en motivation et performance. Ses posts sur LinkedIn offrent à ses 96 000 abonnés de précieux conseils. Le mardi 26 septembre, il interviendra sur le « mindset de l’entrepreneur ».
Au programme de l'édition 2023 /SLASH est un temps fort dédié aux slasheurs, ces entrepreneurs qui mènent simultanément plusieurs activités professionnelles. Qu'allez-vous leur proposer ?
Depuis une dizaine d'années nous nous intéressons à ce phénomène qui a été très bien décrit en 2007 par Marci Alboher dans son livre « One Person, Multiple Careers ». Nous avons mené régulièrement des études afin de mesurer son évolution. L'INSEE les identifie comme "pluri-actifs". Les dictionnaires Larousse et Robert ont intégré ce mot depuis plusieurs années. Ce sont soit des salariés cumulant plusieurs emplois différents, soit des salariés avec, simultanément une activité en indépendant ou encore des indépendants dans plusieurs activités. C'est à ces entrepreneurs-slasheurs que s’adresse /SLASH, ce nouvel événement dans l’évenement. En 2022, on dénombrait 6 millions de slasheurs en France dont 50% d'entrepreneurs, soit un quart des actifs occupés ! Notre idée est de contribuer à résoudre leurs problématiques : comment je me présente ou je me vends selon mon interlocuteur, en particulier sur les réseaux sociaux ; quel est mon fil rouge de slasheur ? Nous organisons aussi une table ronde sur leur place dans le monde du travail ; pour nous, ce sont des pollinisateurs qui établissent des ponts entre des secteurs différents. On constate aujourd'hui qu'ils sont considérés différemment dans le monde de l'entreprise : auparavant, on voyait des personnes qui se dispersent, ne savent pas ce qu'elles veulent ; désormais, leur expérience est valorisée et valorisante. Ce n'est pas un hasard si 65% des créateurs d'entreprises sont auto-entrepreneurs. Le choix d'un épanouissement professionnel et de vie, l'envie de créer sa boîte ou d'assouvir une passion ont généré ces "side project".
On entend parfois dire que devenir franchisé est un lourd investissement : que diriez-vous aux créateurs d'entreprise pour les convaincre de rejoindre un réseau ?
La franchise est une option à considérer quand on veut entreprendre. Si le candidat est surpris par le montant de l’investissement, c'est parce que le franchiseur n'a pas été assez transparent. La vision complète de l'investissement doit être connue dès le départ. Tout bon franchiseur pratique la transparence et fait souvent se rencontrer ses candidats à des franchisés en exercice. Ensuite, il faut savoir que le niveau d'investissement est très variable selon le type de commerce organisé (franchise, concession, licence de marque, coopérative, etc ...) et selon le secteur d'activité. Tout le monde ne peut et ne veut pas ouvrir un McDo. Il existe des tickets d'entrée accessibles, de plus en plus d'enseignes se développent sans agence ou boutique. En France, l'appétit d'entreprendre est toujours très fort. En 25 ans, le nombre annuel de créateurs d'entreprises s'est multiplié par 5, passant de 200 000 à 1 million ! Beaucoup de néo entrepreneurs ne sont pas toujours préparés à ce qui les attend ; dans ce contexte, rejoindre une franchise, c'est se donner des points de repère, emprunter un chemin plus facile car d'autres sont déjà passés par là. C'est donc très pertinent pour une 1ère entreprise.
Sur le salon SME, nous avons des représentants d'enseignes dans des secteurs aussi variés que l'aménagement de cuisines, la diététique, la vente de véhicules, les services à la personne, le BtoB, le ludique, le coaching ... La Fédération Française de la Franchise sera également présente.
Un mot de conclusion ?
Nous accueillerons, en conférences, les 25 et 26 septembre une quinzaine de dirigeants d'entreprises hors du commun, qui partageront leur expérience, le positif et le négatif. Nous traitons des questions que de nombreux entrepreneurs se posent comme : " Peut-on être rentable et altruiste ? ", " Comment être bien dans sa tête et bien dans sa boîte ? ", « Quelle stratégie adopter pour développer son business grâce au digital ? ».
Le Salon SME est un événement annuel qui favorise les échanges à haute valeur ajoutée et les rencontres qui ouvrent l’avenir. Donc aux créateurs d’entreprises, aux candidats à la franchise, aux entrepreneurs, je dis « Réservez 3 heures dans votre agenda le 25 ou le 26 septembre et venez avec vos questions et votre envie de progresser. Vous ne le regretterez pas ».