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Courtepaille et Phildar, deux enseignes iconiques en mutation

restaurant franchise Courtepaille Yonne

Des figures historiques de la franchise en France

Les racines de l’un des acteurs historiques du commerce organisé dans notre pays, Phildar, remontent à… 1903, date à laquelle Louis Mulliez ouvrait un atelier de retordage, Les Textiles d’art sont renommés Phildar en 1946, date de naissance d’un réseau de franchises emblématique, à laquelle la marque est lancée pour court-circuiter les grossistes. La franchise connait alors une croissance exponentielle : Phildar compte 6 000 magasins franchisés en Europe pour la laine à tricoter dans les années 1960. La décennie suivante, on dénombre 2 000 franchisés en France, 400 en Belgique et jusqu’à 3 000 salariés. La crise de l’industrie textile contraint Phildar à fermer sa dernière usine de production roubaisienne dans les années 1990. L’entreprise a alors diversifié ses produits et créé de nouvelles enseignes comme Pimkie, Cannelle, Grain de malice… L’empire de la famille Mulliez détient également les enseignes Auchan (1961), Leroy Merlin, Boulanger.

Depuis le 14 mars dernier, sur les quelques 300 restaurants de la franchise Courtepaille, 168 ont rouvert leurs portes. L’historique chaumière de Cussy-les-Forges (89), le plus ancien encore existant, affiche toujours le panneau fermé. Et pour cause, la crise sanitaire a poussé l’enseigne à se déclarer en cessation de paiements et à être placée en procédure de redressement judiciaire le 29 juillet, suite au refus d’un prêt garanti par l’Etat (PGE). Le chiffre d’affaires qui s’élevait à 190 millions d’euros en 2019 a en effet chuté de 40 % depuis le début de l’année. Née en 1961 à Rouvray, commune de Côte d’Or en Bourgogne, la marque Courtepaille a pris son essor grâce à l’ingéniosité de ses fondateurs, les Loisier : en offrant sur l’axe routier Paris-Lyon une cuisine rapide à base de grillades, le succès est vite au rendez-vous. Le groupe Novotel-SIEH (Accor) avait racheté la franchise en 1974 pour la céder en 2000 au fonds d’investissement Barclays Private Equity qui l’a ensuite revendu en 2011 au fonds britannique ICG.

Les repreneurs issus des secteurs d'activité concernés

Le 1e juillet, une procédure de sauvegarde avait été ouverte pour le groupe de fil à tricoter Phildar par le tribunal de commerce de Lille Métropole. Entre un chiffre d’affaires en baisse – 35,6 millions d’euros l’an dernier contre 155 M€ il y a dix ans –, un exercice déficitaire depuis 2015 (- 3,6 millions d’euros en 2018), un loyer d’1 million d’euros par an pour le siège, la marque qui compte encore 115 magasins (61 affiliés, 44 succursales et 10 franchisés) a jusque là été maintenue à flots par les actionnaires. Plusieurs offres ont été finalement présentées pour la reprise de cette franchise de mode : Mondial Tissus, Kindy, une filiale de Krief Consulting et PPYarns, société créée par le directeur général actuel de Phildar, Eric Vandendriessche et son président Pierre-Jean Cauyela. C'est cette dernière qui a été choisie le 22 septembre, avec l'offre la plus intéressante financièrement (reprise de l'entreprise pour 2,4 millions), assortie d'un plan d'investissement de 9,5 millions dans la numérisation de l'enseigne et le développement du négoce. Cette société va se recentrer sur l’offre de fils à tricoter, la laine, le savoir-faire de Phildar et Pingouin ainsi qu'un partenariat avec Bergère de France. Un site en ligne proposera des services de "do it yourself" comme les tutos ou une école virtuelle de tricot. PPYarns ne conserverait que 15 magasins sur 115 (dont 44 en propre), mais propose à ceux non gardés de devenir distributeurs de laines, ce que vingt-cinq d'entre eux auraient déjà accepté.

Le 25 septembre, le tribunal de commerce d’Evry a annoncé avoir retenu l’offre de Buffalo Grill, propriété du britannique TDR Capital, pour la reprise des restaurants Courtepaille. Cette ancienne chaîne de restauration à thème affiche 360 restaurants dont une centaine en franchise. Parmi les quatre propositions : deux fonds d’investissement – Butler Industries et Naxicap – le Groupe Bertrand (propriétaire d’Hippopotamus) et Buffalo Grill. Jugée mieux disante tant sur le plan social que financier, l’offre de Buffalo Grill l’a emporté notamment grâce à son savoir-faire reconnu dans la restauration et sa capacité à mettre en oeuvre un plan de transformation, pour avoir réussi le sien. Au sein du réseau Courtepaille, 90 % des emplois pour 145 restaurants sur les quelques 190 succursales existantes seraient conservés ainsi que les 92 établissements franchisés, plus une dizaine de restaurants supplémentaires évoluant en franchise. En termes de notoriété, selon une étude menée par Food Service Vision sur les chaînes de restauration à table l'an dernier, le taux de notoriété assistée de Courtepaille atteint 93 %, derrière Buffalo Grill et Flunch, mais bien au-dessus de la moyenne du secteur et devant Hippopotamus ou Léon de Bruxelles. Pour Buffalo Grill, le challenge consistera aussi à faire évoluer la franchise qui a moins bien anticipé que d'autres la mutation des modes de service, comme le développement de la livraison ou le click and collect.

Si les portes du restaurant du sud icaunais n'ouvriront plus aux couleurs de Courtepaille, l'enseigne de restauration en franchise amorce en cette fin d'année une transformation en profondeur avec la numérisation de son activité : la tête de réseau vient d'annoncer le lancement de la "Dark kitchen" à Montreuil, qui sert de test avant un élargissement à d'autres points de vente dans l'hexagone. En utilisant les plateformes de livraison, les consommateurs peuvent commander leurs plats préférés à la carte de Courtepaille. « Courtepaille s’est fixé l’objectif de réaliser près de 120 commandes par jour à horizon six à neuf mois. Et les premiers résultats sont très encourageants ! Ce nouveau service a déjà été adopté par les Montreuillois qui lui attribuent une note de 4,4 sur 5 » précise la chaîne.

Dans le premier cas, l'acteur historique de la vente de laine aura réussi à rester entre les mains d'une entreprise nationale, mais on peut se demander à quel prix. Quant au second, acteur majeur de la restauration routière, déjà détenu par un groupe britannique, il ne retournera pas dans le giron français dont l'unique représentant n'a pas réussi à convaincre les juges du tribunal de commerce.

Source : Le Monde - Les Echos

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