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L’efficacité de la franchise en temps de crise

intelligence collective franchise

La crise sanitaire mondiale a largement affecté tous les secteurs du commerce et des services, et certains plus que d’autres. Toutefois, le modèle économique de la franchise, qui se distingue notamment par un accompagnement constant de ses franchisés par la tête de réseau, a démontré une fois de plus ses atouts par rapport aux commerçants indépendants et entrepreneurs individuels qui exercent hors enseigne.

Comme en témoignent de nombreux franchiseurs, la période du confinement a été mise à profit pour dynamiser la communication interne, s’appuyer encore plus sur les bonnes pratiques des uns et des autres, soutenir ceux qui ont rencontré des difficultés de trésorerie par exemple, faire bénéficier les franchisés et leur personnel de commandes groupées en matériel de protection individuelle, préparer la sortie de crise pour être prêts le jour J, etc. Grâce à la mutualisation des moyens et investissements d’une part, à l’identification des actions à privilégier d’autre part, on peut affirmer que le monde de la franchise a limité les dégâts. Mieux, certaines enseignes ont même constaté une augmentation de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période l’an dernier !

« Le fait que nous soyons un groupe national nous a permis de lisser les effets de l’impact de cette crise sanitaire ; la situation beaucoup plus douce dans le Grand ouest et le Sud a compensé avec les difficultés de la région Grand est » constate Laurence Bucher, responsable de la franchise de services à la personne All4home. « Une tête de réseau forte et qui répond présent en toute situation, c’est indéniablement l’un des avantages de la franchise » résume-t-elle.

En prenant le temps de traiter au cas pas cas les besoins de chaque franchisé, les franchiseurs ont pleinement joué leur rôle : « La tête de réseau a toujours été très présente. Quotidiennement, nous avons reçu des informations sur les aides de l’Etat, les leviers à actionner pour limiter les dégâts. Outre la communication sur les démarches à entreprendre, notre animateur réseau nous a appelés très régulièrement pour évaluer notre moral ; nous avons beaucoup échangé entre franchisés, personne n’est resté seul. Des comités d’actions pour la reprise ont été mis en place sur des sujets comme les gestes barrières ou comment se démarquer à la reprise. Le service Marketing du siège a été très actif pour produire des supports qui nous ont permis de garder le contact avec les clients et de montrer qu’on était toujours là ; j’ai eu beaucoup de retours de clients qui ont apprécié » témoigne Patrick Delbecq, multi-franchisé HELP Confort en Occitanie.

Souplesse, capacité d'adaptation, réactivité et intelligence collective

Certains réseaux de franchise sont allés au-delà de la circulation des informations en agissant sur les problèmes de trésorerie de certains franchisés, en particulier ceux qui étaient en phase de démarrage à la mi-mars : « nous avons décidé de suspendre les investissements des futurs concessionnaires en décalant la signature des contrats et de prendre le temps afin de ne pas les impacter négativement » explique Vincent Gibelin, fondateur d’Univers Viager.

Les métiers de services se sont rapidement adaptés au télé-travail et ont mis en place de nouvelles procédures pour interagir avec leurs clients ; ainsi, la fermeture imposée de leur commerce avec vitrine n’a pas pour autant interrompu l’activité comme le montre l’exemple de l’immobilier, qui a très vite proposé d’utiliser les outils virtuels pour compenser les interdictions de déplacement. Au déconfinement, les rendez-vous personnalisés en agence ont permis de rassurer la clientèle. Dans divers secteurs d'activité, des procédures d’étalement de paiement ont été adoptées par certaines enseignes pour se mettre en phase avec les contraintes de la clientèle et ainsi, continuer de signer des contrats.

Dans la restauration, secteur qui avait à craindre des pertes importantes, selon Jocelyn Olive, PDG de Buffalo Grill, « l’activité est bien meilleure que ne le prédisaient tous les prophètes. Il y a un élan de consommation, les gens ont envie de se faire plaisir. Si la fréquentation dans nos 360 restaurants est en recul de 10 % en juin, en chiffre d’affaires, la baisse est de 5 % ». Même son de cloche du côté de Subway, « nous ne savions pas à quoi nous attendre. Finalement, sur l’ensemble de notre réseau de franchisés en France, la baisse d’activité est de 10 % en juin. La reprise est meilleure que ce que nous anticipions », constate le directeur France de l'enseigne. La livraison de repas, la vente à emporter et le « click and collect », autorisés pendant le confinement, se sont fortement développés. Beaucoup de restaurants ont proposé ces offres pour se relancer pendant la crise due au Covid-19 et décident maintenant de les faire perdurer. Ainsi, Cédric Mincato, fondateur de Vélicious Burger déclarait en mars dernier : « nous continuons la vente à emporter en click&collect et les livraisons, cela nous permet de maintenir notre chiffre d'affaires. Avec la situation actuelle, il est certain que les consommateurs se questionnent sur leurs choix de consommation, en particulier alimentaires. La clientèle est demandeuse de davantage de produits à base de végétaux, en circuit court et de saison. Les crises sanitaires sont souvent liées à la surproduction de viande, investir dans Vélicious Burger est un excellent choix d'avenir ».

Comme le résume Benoit Lahaye, fondateur de la franchise du bâtiment Attila, « l’intelligence collective est indéniable en temps de crise. Les entrepreneurs isolés ont peu de moyens à leur disposition pour s’informer et rebondir. En franchise, on n’est pas seul, il y a moins de flottement ou d’interrogations sans réponse. Nos groupes de travail ont permis de faire émerger des idées que nous n’aurions jamais eues chacun de notre côté ».

En conclusion, malgré la pandémie de Covid-19, l’INSEE annonce en juin 2020 que le nombre de créations d’entreprises a augmenté dans tous les secteurs d’activité. « La hausse la plus forte concerne les activités d’hébergement et de restauration (+75,3 %), essentiellement dans les activités de restauration rapide. La seconde hausse la plus forte concerne les activités de transport et entreposage (+72,5 %) essentiellement dans la livraison à domicile ». De belles perspectives d’avenir professionnel se dessinent donc, notamment dans le commerce organisé.

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